Chaque bibliothèque a son souffle caché. Derrière les textes visibles, il y a un lieu plus discret, plus vivant: celui d’où naît l’écriture. Cette page partage un peu de ce lieu-là ⎯ entre origine, cheminement et résonance. On y entrevoit l’arrière-plan d’un auteur, d’un site, d’un souffle qui cherche à faire sens.
Liens pour parcourir cette page:
Qui suis-je ?

Je suis né à Managua, au Nicaragua,
dans un quartier ouvrier traversé
par les bruits d’usines, les secousses du monde,
et la rumeur constante du lac Xolotlán.
À mi-chemin de ma vie,
j’ai quitté mon pays entre guerre et tremblements,
portant avec moi une mémoire dense, habitée,
toujours en mouvement.
Exilé depuis 1988,
j’ai posé mes pas en terre d’accueil
comme chargé de cours, puis professeur
en milieu universitaire.
Depuis plus de vingt-cinq ans,
j’accompagne des personnes et des groupes
à travers la parole, l’écoute, la pensée partagée.
Être éducateur n’est pas un métier :
c’est une manière d’habiter le monde.
J’ai enseigné très jeune,
traversé différents lieux d’apprentissage,
mais le lien — celui qui transmet et transforme —
est toujours resté mon axe.
Aujourd’hui, ce lien se poursuit autrement,
à travers l’écriture, les ateliers, les conférences.

Lagoécrit est un espace pour garder vivants les gestes de transmission,
pour rallumer la présence
et tenir ensemble ce qui cherche encore sa forme.

Écrire, un espace vivant

Écrire, pour moi, est un espace de quête.
Un lieu où mon être s’expose dans ses incertitudes et ses élans d’espérance.Par l’écriture, j’avance à travers les mots comme à travers un champ à labourer.
Je cherche des chemins, des signes, des gestes qui rassemblent.Écrire est un acte vivant. Une manière de veiller, de relier, d’habiter l’écart entre ce qui meurt et ce qui naît.
Ce site naît dans cette mouvance :
creuser l’existence par les mots, rassembler les éclats d’une parole qui veut rester debout.
Malgré les vents contraires. Malgré la nuit qui s’épaissit parfois sur le monde.
Je marche sur les traces de l’auteur, de l’essayiste, du blogueur, du conférencier.
Plus comme une tentation que comme une tentative.Je me laisse séduire par mes rêves de tisser du sens par la voix narrative.
Au-delà des titres, je suis aspiré par un besoin profond :
assumer une parole réflexive qui fait ce qu’elle dit,
qui reste fidèle à mes propres hésitations.Une méditation gestuelle.
Qui tente l’incertitude pour approcher l’authenticité de l’éphémère et du mystère.

Pourquoi Lagoécrit ?

LAGO, ce sont mes initiales : Luis Adolfo Gómez González.
Mais c’est aussi le mot espagnol pour lac — un espace d’étendue, de silence, de transformation.
ÉCRIT, non pas comme un verbe d’action, mais comme un état.
Un mot français, ma langue d’écriture, traversée, réinventée, métamorphosée au fil de l’exil.
Lagoécrit, c’est un lieu d’entre-deux :
un nom à la troisième personne qui écrit à la première.
Une écriture née du métissage,
une parole venue d’un lac intérieur,
pour chercher, encore et toujours,
une forme d’unité.
Au fil des jours, j’ai senti émerger un autre mouvement sous cette écriture :
Lagoécrit naît du désir de rassembler ce qui fut écrit au fil de vingt-cinq années d’un parcours habité — de ma thèse de maîtrise jusqu’aux textes les plus récents.
Ce site trace une ligne de retour, un rapatriement doux, patient, de toutes ces voix semées dans les marges : essais, conférences, publications, fragments.
Il s’ouvre comme un lieu de passage, un testament vivant, non pour clore, mais pour offrir.
Une trame évolutive, entre synthèse et présence, où chaque mot retrouvé devient trace, mémoire, lien.


Vous devez être connecté pour poster un commentaire.